Sofia était une jument du manège où je monte.
Elle était patiente, facile, affective, n'avait pas de coups de folie comme certains chevaux.
Quand je rentrais dans son box, j'avais l'impression qu'elle savait que c'était moi.
Elle avait 24 ans.
Un jour en rentrant de vacances d'été 2001, on m'a dit que Sofia avait été envoyée à la boucherie parce qu'elle n'était plus rentable à cause de l'artrose aux pieds.
Normal quand la patrone, pour qui je n'éprouve aucune sympathie d'ailleurs, lui faisait faire jusqu'à 4 heures par jour de travail intensif.
Nous étions de bonnes amies, tout allait si bien entre nous.
Mais ainsi est le destin d'un cheval de manège.
Elle a rendu service toute sa vie et sa seule récompense est de ne pas pouvoir avoir une retraite heureuse.
Son sort est injuste.
J'ai pleuré quand j'ai apris cette nouvelle.
Je n'ai même pas pu la voir, lui dire au revoir, ni lui donner l'ultime bisou.
Elle me manque, quand je regarde le box où elle habitait, je pense à elle.
Je n'ai jamais connu un cheval aussi gentil, patient, affectueux..
Je suis contente de l'avoir connue et je la remercie de tout le bohnneur qu'elle m'a apporté.
Elle a quitté ce monde en été 2001 pour le paradi des animaux, où règne paix et bonnheur.
Merci Sofia pour tout, je t'ai adorée comme une soeur.
A présent ma vie continue, hélas, sans toi, je continue à monter dans le manège.
Tu as de beaux yeux tu sais.Oui, et ce ne sont pas des lentilles.